Habitant Osaka pour quelques mois, nous sommes très proches de Kyoto, l’occasion est donc trop belle pour ne pas en profiter. Nous prenons donc plusieurs jours sur place dans un hôtel au centre-ville.
C’est bien à Kyoto que le contraste est le plus saisissant en lien avec la covid. En effet, nous y étions passés en octobre 2019 lors de notre voyage familial. Nous y sommes de retour en août 2020. L’absence presque totale de touristes est tout simplement incroyable. Ces lieux, qui étaient autrefois bondés, sont à présent calmes et leur visite en devient beaucoup plus agréable. En revanche, cette pandémie aura eu raison des Matsuri, ces festivals réguliers si chers au Japonais. En effet, ils sont tous annulés et nous regrettons un peu de ne pas pouvoir assister à ces évènements dont nous avons tant entendus parler.
Nous arrivons en début de journée le 12 août par un train direct entre Osaka et notre hôtel. Nous laissons nos bagages dans la consigne de la gare et partons à l’aventure.
Nous démarrons nos aventures par le sanctuaire Yasaka, aussi appelé sanctuaire de Gion. Il aurait été érigé en 876 pour la divinité Gozu Tenno, dieu taureau et dieu des épidémies. Il sera ensuite dédié au dieu de la mer Susa-no-o en 1868. L’architecture nous est familière et nous traversons son enceinte assez rapidement. Nous nous arrêtons, curieux, devant une arche dans laquelle un cheminement précis est censé vous attirer quelques faveurs des dieux.
Nous continuons en direction de la montagne dans le parc Maruyama, nous y croisons quelques animaux, ruisseaux et étangs.
Non loin de là se trouve le Chion-in, le siège de la secte Jodo-shu (secte de la Terre pure). C’est un vaste complexe de plusieurs bâtiments plus ou moins imposants. On peut notamment voir la cloche la plus lourde du Japon (74 tonnes) à proximité du mausolée où les cendres du fondateur de la secte ont été déposées. Nous passons de temple en temple par de nombreux escaliers avant de ressortir par la porte Sanmon qui est l’une des plus grosses structures en bois de ce type au Japon.
Nous continuons notre périple dans le quartier d’Higashiyama avant de rejoindre le centre-ville.
Le lendemain, nous nous rendons dans une partie de la ville très prisée mais encore inconnue pour nous. Nous nous dirigeons en effet vers le Kiyomizu-dera. Au passage nous nous arrêtons dans plusieurs temples et sanctuaires et profitons des ruelles traditionnelles qui mènent jusqu’au Kiyomizu-dera. Des rues qui auraient plu à la famille de Vincent si nous avions eu plus de temps la première fois.
La tour du temple Gionkaku à Kyoto L’aperçu d’un jardin d’une maison de la rue Nene-no-michi à Kyoto Des lanternes amusantes sur la porte du temple Kodai-ji à kyoto Le Ryozen Kannon, avec sa statue du Bodhisattva Avalokitesvara (Kannon), est un mémorial pour les morts de la Guerre du Pacifique La statue du bodhisattva Avalokiteshvara, seigneur qui observe depuis le haut, au sanctuaire Ryozen Kannon à Kyoto Les traces de pas de la déesse Kannon au Ryozen Kannon de Kyoto Statue de Koshin-san, qui aide tous ceux qui luttent pour gagner leur vie en restant de bonnes personnes, au temple Yasaka Koshin-do Les singes de la sagesse devant les Kukurizaru au temple Yasaka Koshin-do Les talismans Kukurizaru du temple Yasaka Koshin-do à Kyoto La rue Nineizaka à Kyoto et ses maisons traditionnelles Le chemin Sanneizaka et ses passants à Kyoto Les escaliers menant à la porte du Kodai-ji de Kyoto
Bien qu’il s’agisse d’un complexe de plusieurs temples et sanctuaires, c’est son bâtiment de l’Otawa-san Kiyomizu-dera qui est le plus célèbre et qui offre l’une des vues les plus célèbres du Japon et sur la ville de Kyoto. Malheureusement, de nombreux échafaudages gâchaient sa splendeur lors de notre passage.
Toutefois la vue et le lieu restent splendides. En japonais, il existe une expression “se jeter du Kiyomizu-dera” qui se rapproche de notre “se jeter à l’eau”. L’expression remonte à l’époque d’Edo où une tradition prétendait que si une personne survivait à un saut depuis la plateforme du temple, son vœu était exaucé. Il y aurait eu 234 sauts à cette époque pour un taux de survie de 85,4 %. Cette pratique est bien évidemment interdite à présent.
Entrée du sanctuaire de Kiyomizu-dera à Kyoto Vue de Kyoto depuis la porte ouest du Kiyomizu-dera Les clochettes du sanctuaire du Kiyomizu-dera de Kyoto La pagode Koyasu vue depuis le Kiyomizu-dera Les mots suspendus aux clochettes dans l’entrée du sanctuaire Kiyomizu-dera La pierre d’amour du sanctuaire Jishu-jinja à Kyoto La pagode du Kiyomizu-dera La plateforme (en rénovation) du Kiyomizu-dera surplombant la ville de Kyoto La pagode du temple Kiyomizu-dera devant la ville de Kyoto Stélie devant la porte et la pagode du Kiyomizu-dera
Nous repartons à nouveau vers le centre-ville et passons par le marché de Nishiki, un ensemble de rues et ruelles souvent couvertes dans lesquelles on trouve énormément d’échoppes de nourritures et autres curiosités : les fameuses rues Shotengai. On peut aussi trouver le temple Takoyakushido Eifukuji coincé entre plusieurs immeubles.
Un peu plus à l’écart du centre-ville, nous profitons de la fin de journée pour aller visiter le musée international du manga de Kyoto. Bien que la partie exposition soit assez petite, le musée dispose d’une collection de mangas assez impressionnante avec de nombreux espaces pour les lire. De nombreuses personnes viennent là pour lire ou relire des mangas de tous âges et de tous styles. Ces mangas sont source de frustrations car bien qu’ils soient nombreux, ils sont en japonais et leur contenu nous est donc inaccessible…
Une petite salle présente une galerie de dessins dédicacés par des auteurs venus dans ce musée dans le cadre d’évènements. Au-delà des auteurs célèbres japonais, Claire a reconnu la dédicace d’un auteur français, Reno Lemaire, qu’elle avait elle-même pu rencontrer lors d’une séance de dédicaces en France.
3e jour à Kyoto, on profite à fond.
Nous repartons dans la partie est de la ville, entre la rivière Kamo-gawa qui traverse la ville et les montagnes à l’est. Notre objectif principal est le Ginkaku-ji, le pavillon d’argent, un des temples les plus célèbres de Kyoto avec le pavillon d’or que nous avions visité en octobre.
En chemin, nous commençons la journée en passant sur l’esplanade du Heian-jingu. Son imposante porte et son esplanade en font un lieu assez majestueux. Il n’a été construit qu’en 1895 et célèbre le 1 100ᵉ anniversaire de la création du Palais Impérial. Sa construction est d’ailleurs partiellement basée sur celle du Palais. Nous ne visitons pas le parc qui est surtout intéressant lors de la floraison des cerisiers. C’est dans ce parc que Scarlett Johansson saute de pierre en pierre dans Lost in Translation.
En route vers le chemin de la philosophie et le pavillon d’argent, nous faisons halte dans le sanctuaire Okazaki, connu sous le nom de sanctuaire du lapin. C’est un sanctuaire pour la prospérité et la naissance des enfants. Il est surtout visité par des couples qui cherchent à avoir un enfant ou en attendent un. Le lieu est envahi par de nombreuses statues de lapin, symbole de fertilité.
Avant d’emprunter le chemin de la philosophie, nous faisons un détour par le Nanzen-ji, un autre temple célèbre de Kyoto (il y a en a beaucoup). Nous sommes surtout interpellés par l’aqueduc (un pont avec de l’eau qui passe dessus en tout cas) qui passe à l’arrière du temple et qui donne une atmosphère un peu particulière au lieu.
Nous ne nous attardons pas et allons vers le temple Eikan-do Zenrin-ji. C’est le premier temple de la branche Seizan de la secte bouddhiste de la Terre pure. Son jardin est magnifique et nous déambulons tranquillement sous la chaleur de l’été. Nous profitons de l’ombre de ses couloirs extérieurs couverts et prenons un peu de hauteur vers la tour du temple pour profiter de la vue sur la ville de Kyoto. Après cette pause ombragée bien agréable pour échapper au soleil étouffant de l’été japonais, nous reprenons la route.
Une carpe dans un étang du temple Eikan-do Zenrin-ji Des couloirs extérieurs couverts passent dans le jardin du temple Eikan-do Zenrin-ji de Kyoto Un escalier qui passe dans le jardin du Eikan-do zenrin-ji Vincent est heureux à l’ombre des bâtiments du Eikan-do Zenrin-ji de Kyoto Un kodama (du film Princesse Mononoké) sur un bâtiment du temple Eikan-do Zenrin-ji Stélie devant la ville de Kyoto depuis la tour du Eikan-do Zenrin-ji Selfie devant la ville de Kyoto depuis la tour du temple Eikan-do Zenrin-ji Des couleurs d’automne en été dans le jardin du Eikan-do Zenrin-ji Un héron dans un étang du temple Eikan-do Zenrin-ji de Kyoto Le sol recouvert de mousse dans le jardin du Eikan-do Zenrin-ji
Nous faisons une brève halte dans un restaurant nommé Okonomiyaki Zen pour manger… une okonomiyaki, boire une bière et profiter de l’air conditionné.
Nous empruntons enfin le chemin de la philosophie qui mène au pavillon d’argent. Il tire son nom du célèbre philosophe Nishida qui l’empruntait lors de sa méditation quotidienne pour aller à l’Université de Kyoto. Il longe un canal et est bordé d’arbres qui en font un lieu très agréable pour aller du temple Eikan-do Zenrin-ji au Ginkaku-ji.
Au bout de ce chemin, nous arrivons enfin à notre but principal, le Ginkaku-ji, pavillon d’argent. C’est un shogun qui le construisit pour rivaliser avec le Kinkaku-ji, pavillon d’or, construit par son grand-père. À l’image du pavillon d’or recouvert d’or, celui-ci devait être recouvert d’argent. Mais en 1467, en raison d’une guerre, sa construction est arrêtée. Cette absence de clinquant le fait finalement devenir un exemple de raffinement grâce à sa simplicité.
Effectivement beaucoup moins impressionnant, sa simplicité et ses jardins en font un lieu finalement bien éloigné du pavillon d’or. Il semblerait d’ailleurs que beaucoup de Japonais le préfère à son opposé doré.
Notre séjour touche doucement à sa fin. Nous profitons de notre dernière matinée pour aller visiter le Tofuku-ji, plus au sud de la ville. Il se trouve sur notre ligne de train pour rentrer à Osaka, un emplacement idéal pour nous. C’est aussi un temple assez célèbre de la ville. Il a été fondé en tant que siège de l’école Rinzai de la tradition du bouddhisme zen japonais. Il est également le quatrième des gozan (cinq grands temples) de Kyoto. Il s’agit d’un système de temples financés par l’État qui regroupe les principaux temples du pays. Ce système vient de Chine et a été développé par l’école zen Rinzai.
Le temple Tofuku-ji est un ensemble de bâtiments sur un grand espace. Il a également des jardins magnifiques avec une vallée d’érable qui doit probablement être sublime en automne. Nous visitons également le bâtiment principal qui dispose de jardins particuliers tout autour. Notamment le ryu-in avec sa structure si particulière.
Le pont Tsuten et la vallée d’érables Sengokukan du Tofuku-ji Le pont Tsuten et la vallée d’érables Sengokukan du Tofuku-ji Vincent en train de filmer le sol mousseux du jardin du Tofuku-ji à Kyoto La porte Sanmon du temple Tofuku-ji à Kyoto Des visiteurs dans l’enceinte du Tofuku-ji à kyoto Le jardin Sud du temple Tofuku-ji de Kyoto Un selfie « vitre » devant le jardin Sud du Tofuku-ji La jardin Ouest du Tofuku-ji Les décorations sur les rambardes en bois du temple Tofuku-ji de Kyoto Le jardin Nord en damier du temple Tofuku-ji
Nous reprenons finalement le train pour rejoindre Osaka et clore ce magnifique séjour à Kyoto.
Nous savons pertinemment que nous reviendrons visiter la ville pendant l’automne.