Himeji et son château

Entamant notre retour sur Tokyo, nous n’avons hélas plus autant de temps qu’à nos débuts. Notre escale se fait donc à Himeji, non loin de son fameux château, dans une guest house portant le nom de Shironoshita Guest House, signifiant littéralement “en dessous du château blanc”. En effet, contrairement au Corbeau (le château de Matsumoto), le château d’Himeji possède des façades blanches et une silhouette élancée qui lui valent le surnom de Héron Blanc (Shirasagi-jo). 

Directement après notre arrivée, nous prenons un casse-croûte peu traditionnel et partons pour une visite du château. Après une légère attente appréciable pour faire des photos, nous pénétrons dans l’enceinte. Bien qu’extrêmement vide, très peu de meubles, l’intérieur est vraiment impressionnant. D’énormes piliers soutiennent l’édifice, d’un seul bloc, laissant nos esprits imaginer la taille des arbres. Pieds nus, nos chaussettes glissent sur le plancher poli par le nombre des années et des visiteurs. Suivant le circuit, nous sillonnons d’un bout à l’autre, du bas vers le haut et inversement, les cinq niveaux du château. L’étendue de la ville semble infinie mais le cadre des fenêtres ne nous offre qu’un léger aperçu. Un vignetage que l’on complète et assemble plus nous avançons dans notre visite. 

Notre visite se poursuit par la maison des domestiques, présente sur la gauche de l’entrée. Une bâtisse toute en longueur, où les chambres sont réparties d’un même côté, celui du château et reliées entre elles par un couloir. Ici aussi, du bois partout, de petites fenêtres et une vue sur le jardin. 

Après bien 3h de visite, le soleil commence à perdre en intensité. Nous rebroussons chemin vers notre auberge lorsque deux jeunes filles et leurs maîtresses nous ont accostés dans un anglais timide mais préparé. Un petit quiz sur la visite et l’histoire du château les aide à pratiquer leur anglais. De petits origamis nous récompensent de nos bonnes réponses. Un échange très apprécié autant par nous que par elles. 

Nous terminons cette journée par un coucher de soleil avec un ciel proche du violet et brillant dans la pénombre, le château d’Himeji émerge de la forêt. 

Le lendemain matin, nous reprenons notre trajet vers Tokyo et notre destination du soir est Fujiyoshida.

Nara, un Bouddha et des daims

Sur la route, nous prévoyons un arrêt à Nara, lieu touristique incontournable situé entre Kyoto et Tokyo. Cette ville est connue pour ses daims en liberté, déambulant entre les touristes et chapardant dans les poches des moins attentifs. Loin d’être craintifs, il est facile de les caresser et un cracker fera de vous leur leader. Ce que des jeunes écoliers ont essayé avant de comprendre leur erreur et de se faire pourchasser sur toute l’esplanade.

Mais Nara, ce n’est pas que cela. C’est, entre autres, le Todai-ji qui abrite le Daibutsu (grand bouddha). La représentation en bronze du Bouddha mesure 16 mètres de haut, 437 tonnes et 130 kg d’or. Les visiteurs pénètrent par la grande porte du Daibutsu-den, plus grand édifice de bois au monde, et on se retrouve comme David devant Goliath. Une main levée semblant dire stop, l’autre invitant à un échange et des yeux plissés fixés sur soi, on reste une fraction de seconde seul avec lui. Puis, les quelques escaliers à descendre nous font détourner le regard. De nombreux touristes mais aussi des écoliers suivent le circuit qui nous fait faire le tour de la statue. Autre attraction, le pilier avec un trou représentant la narine du Bouddha où arriver à le traverser apporte chance et bonheur.

Après une balade dans les temples alentours et s’être nourris, nous voilà repartis pour Fujiyoshida. 

Le majestueux Mont Fuji

Nous arrivons à Fujiyoshida, de nuit sous une pluie battante. Le logement est une maison traditionnelle dans la forêt, très agréable. Crevés, nous allons nous coucher directement. Le lendemain, en raison d’un temps couvert et pluvieux, nous visitons le musée sur le Mont Fuji et une fabrique de saké.

Le musée est gratuit et très joli. Très peu de touristes car il n’est pas très accessible aux non-japonais. Mais qu’importe, d’immenses photos du Fuji, sous tous les angles et par tous les temps nous rappelle à quel point il est au centre des paysages de la région. Un petit film haute définition montre comment ce volcan s’est formé grâce à trois éruptions. 

La partie plus moderne du musée a une imposante structure centrale représentant le Fuji. À l’aide d’une installation sonore et lumineuse, il change d’états et de saisons. On pourrait rester des heures en dessous de cette ossature. Mais pas le temps, nous avons un emploi du temps à tenir.

Accueillis dans la boutique, nous attendons le départ de notre visite guidée au milieu des souvenirs. Bouteilles aux étiquettes colorées, vaisselles à saké et autres souvenirs nous font patienter et passionnent nos compagnons de visite. 

Notre guide japonais est aussi l’homme derrière le saké. Il nous guide à travers son usine, nous explique son travail au quotidien. Le polissage du riz ou l’ajout d’alcool distillé en font sa qualité et son goût. Il y a une classification spécifique qui les organise en pyramide. 

Un seul bémol à la visite, on ne voit que très peu le travail et l’intérieur des cuves. On voit bien que leur activité principale est plus dans la fabrique que dans l’éducation. Mais nous oublions vite ce détail autour d’une dégustation. Trois sakés de différentes qualités nous sont présentés afin de nous faire une idée de leurs différences.

Le lendemain, grand beau. “Majestueux” est le meilleur mot pour le décrire, tout juste sortis de la forêt où est notre logement, il est immense. On a enfin vu le Mont Fuji, depuis le temps qu’on lui tourne autour. On reste bouche bée, les yeux rivés dessus, immobiles sur le parking d’un konbini (commerce de proximité souvent ouvert en permanence). Son sommet est légèrement enneigé et il est vraiment imposant dans le ciel azur. Il nous était impensable qu’il soit si proche au vu du mauvais temps de la veille. 

Nous avons donc fait une balade entre les différents lacs où l’on a pu observer le Fuji sous toutes ses coutures, sur fond de ciel bleu. 

Puis nous avons repris la route et le voyons s’éloigner dans le rétroviseur.