Nous revenons à Kyoto pour la 3e fois. Cette fois, nous venons pour essayer de profiter des couleurs d’automne dans cette ville magnifique. Nous avions repéré différents endroits potentiellement intéressants lors de notre venue en été.

Nous nous organisons pour venir sur 3 jours, mais pas au même moment. En effet, pour maximiser nos chances de voir de belles choses, nous espaçons nos visites de quelques jours.

Notre première visite nous emmène à l’ouest de la ville. Nous connaissons peu ce coin et ne sommes venus qu’en octobre 2019 pour voir la forêt de bambous d’Arashiyama. Cette fois-ci nous explorerons de nombreux coins dans cette partie de la ville.

Nous commençons par le temple Saiho-ji. Repéré sur Internet par Vincent, ce n’est que dans le train qui nous emmène que nous réalisons qu’il s’agit d’un célèbre temple particulièrement réputé pour son jardin de mousse, il est surtout connu sous le nom de Kokedera (temple des mousses). Malheureusement, ce temple n’est accessible que sur réservation pour limiter la quantité de personnes qui le visitent et ainsi protéger sa flore fragile. Étant déjà sur place, nous décidons de tenter le coup malgré tout, sans grand espoir. Et… effectivement nous n’avons pas pu entrer, nous avons même été très mal accueilli et pratiquement ignoré par le moine à l’entrée. Un peu déçus de cet accueil très rude, nous repartons pour la suite de notre journée.

Nous décidons de marcher le long de la montagne pour rejoindre notre prochaine étape : le parc d’Arashiyama qui borde la rivière Katsura.

En chemin, nous passons de temple en temple plus ou moins coloré selon les arbres qui s’y trouvent. La température, bien plus clémente que lors de notre visite estivale, nous permet de profiter des lieux en toute quiétude.

Nous arrivons finalement vers la rivière Katsura et constatons que l’automne attire un certain nombre de personnes dans ces lieux pour admirer les momiji et les couleurs si chaleureuses que cette période peut offrir. Comme le printemps avec ces cerisiers en fleur, l’automne et ces érables rougeoyants est une période très appréciée des Japonais.

Nous entrons dans le parc Arashiyama qui se trouve juste à l’ouest de la forêt de bambous. Les couleurs sont magnifiques mais nous sommes presque déçus car il s’agit finalement plus de “spots”. Ce n’est pas vraiment des arbres colorés à perte de vue comme nous l’espérions. Qu’à cela ne tienne, cela reste très beau et nous nous enfonçons dans le parc pour profiter de ses paysages automnaux.

Nous retrouvons certains lieux vus l’an passé et décidons d’entrer dans le jardin Okochi Sanso que nous n’avions pas eu l’occasion de visiter auparavant. En raison de son coût d’entrée un peu élevé, il bénéficie d’un grand calme. Il s’agit en réalité d’une villa et d’un jardin japonais que l’on doit à une ancienne star de cinéma jidai-geki (films historiques de samouraïs). Okochi Denjiro aura consacré une trentaine d’années et une grosse partie de sa fortune pour construire et entretenir cet espace. On suit un chemin bien tracé qui nous fait passer par différentes ambiances dans lesquelles il est difficile de distinguer la limite entre les espaces arrangés et naturels. C’est le propre du style Shakkei (emprunté à la nature). Le lieu est sublimé par les couleurs d’automne et les feuilles qui jonchent le sol. Nous avons conclu la visite avec un thé et un biscuit offert.

Après cette escapade reposante, nous continuons vers le nord de la ville. Nous nous arrêtons pour déguster un excellent repas dans un petit restaurant. Nous découvrons un plat dont nous n’avons pas retenu le nom, il s’agit d’une sorte de riz bouilli qui est tout à fait délicieux.

Nous reprenons la route plein d’énergie, nous passons une nouvelle fois de temple en temple pour finalement parvenir à l’extrémité ouest de la ville, juste avant les montagnes. Nous passons par des petites ruelles bordées de machiya (maisons de ville) datant de l’ère Meiji.

Nous arrivons finalement au temple Nenbutsuji qui est à l’écart de la ville et donc épargné par la foule. Situé à l’orée d’une forêt de bambous, on peut y contempler plus de 8000 statuettes. Le quartier Adashino servait dans les temps anciens de cimetière pour la ville de Kyoto. Certaines fosses communes étaient même laissées à ciel ouvert. Les cadavres de personnes pauvres et souvent sans famille y étaient abandonnés sans sépulture. C’est Kobo-daishi qui fit enterrer les os et ériger un temple. Puis un moine fit construire un dojo bien plus tard pour réciter des prières pour le repos des âmes. Les statuettes posées dans toute la zone pour les morts furent finalement rassemblées dans l’enceinte du temple Nenbutsu-ji.

Nous déambulons dans toute cette multitude de statuettes et les couleurs d’automne, une nouvelle fois, subliment le lieu pour y apporter une ambiance tout à fait unique.

Nous finissons notre excursion en même temps que le soleil se couche et nous profitons des dernières lueurs de la journée dans le Daikaku-ji et l’étang d’Osawa qui le borde.

Nous repartons avec le bus puis le train dans la nuit en compagnie des visiteurs, des écoliers et des travailleurs. Malgré la foule, le calme règne comme toujours et le roulis du train nous berce après cette longue journée de marche.