Après des excursions de moins d’une journée, nous décidons de partir pour plusieurs jours et de quitter la grande ville d’Osaka dans laquelle nous vivons.

Nous décidons donc de partir vers l’ouest, le long de la côte de la mer de Seto. Nous ciblons donc 3 villes qui nous semblent intéressantes. Et pour aller de l’une à l’autre, maintenant que nous n’avons plus de voiture, quoi de mieux que d’utiliser le train.

Nous partons donc le matin et empruntons les trains classiques (pas de Shinkansen) car nous avons le temps et le trajet fait déjà partie du voyage.

Notre première destination, la plus éloignée d’Osaka, est la ville d’Onomichi. C’est à partir de cette ville que l’on peut rejoindre l’île de Shikoku et la ville d’Imabari dans laquelle nous étions passés en octobre de l’année précédente. C’est une ville portuaire qui a fortement prospéré au XIVe siècle grâce, principalement, au commerce avec la Chine. C’est d’ailleurs à cette période que de nombreux temples et sanctuaires ont été construits. C’est aujourd’hui également une des deux villes de départ du circuit de vélo qui emmène vers l’île de Shikoku, on croise donc beaucoup de cyclistes dans sa gare.

Nous commençons notre aventure en rejoignant notre hôtel pour y déposer nos bagages et nous déplacer sans contrainte dans la ville. Nous traversons une Shotengai (rue commerçante couverte que l’on trouve partout au Japon). Notre hôtel se trouve dans une petite ruelle perpendiculaire à la rue principale et nous laissons nos bagages dans son café adjacent.

Nous prenons ensuite la direction de l’allée des chats. Ce chemin permet de rejoindre le bas de la ville en bord de mer au parc du temple Senkoji. Comme son nom l’indique, nous croisons de nombreux chats, mais également des petits cafés calmes et fait de bric et de broc. Le chemin ombragé nous permet d’accéder au parc Senkoji sans trop suer.

Du parc, la vue sur la ville est imprenable et nous pouvons voir les îles de la mer de Seto qui ne se trouvent qu’à quelques centaines de mètres de la côte. Onomichi s’étend d’ailleurs sur ces îles depuis la fusion de plusieurs villes au fil des ans.

Nous profitons du parc Senkoji qui forme un petit plateau en haut de cette colline avant de repartir vers le centre-ville.

Étant arrivés en début d’après-midi, nous repassons par notre hôtel pour prendre possession de notre chambre avant de repartir sur le chemin des temples en fin de journée. Nous sommes agréablement surpris en découvrant notre chambre. Il s’agit d’un hôtel au style très traditionnel et nous pouvons retrouver les tatamis, table basse et autres éléments typiques dans notre chambre. Notre balcon couvert donne sur un jardin de type japonais, magnifiquement éclairé le soir. Sa petite taille n’enlève rien à son charme et donne l’impression d’avoir un tableau vivant sous les yeux.

Le chemin des temples est un parcours de 2,5 km qui va de temple en temple en passant par des ruelles plus ou moins abruptes. Nous effectuons le trajet en même temps que le soleil se couche et profitons donc d’une jolie lumière de fin de journée sur les toits de la ville.

Le soir, nous tentons de trouver un bon restaurant de fruits de mer. Le restaurant que nous visions était finalement fermé et nous nous rabattons sur un repas à emporter d’un konbini que nous mangeons tranquillement sur les quais du port.  Avec la nuit, la mer se teinte de noir, créant une immensité sombre que seul les lumières de la ville délimitent. C’est à la fois apaisant, bercé par le son des vagues que l’on ne peut distinguer, mais aussi légèrement angoissant d’être face à cette étendue noire.

Le lendemain matin, avant de reprendre le train, nous allons vers le grand temple de Saigokuji. Au-delà de sa taille assez importante par rapport aux autres temples de la ville, il est surtout connu pour ses sandales géantes qui se trouvent sur sa porte principale. Si on monte un peu plus haut, on peut encore une fois bénéficier d’une belle vue sur la ville.

Nous reprenons le train pour rejoindre la ville de Kurashiki, deuxième étape de notre train-trip. Cette ville est principalement connue pour son quartier historique : le Bikan. Situé le long d’un canal, il est bordé de magnifiques maisons anciennes. Pendant la période d’Edo, c’était une importante ville commerçante (riz, sucre…) puis dès 1868 elle est devenue célèbre pour son industrie textile. Largement épargnée par la Seconde Guerre mondiale, ses maisons, entrepôts, usines et magasins sont très bien conservés. Il est vrai qu’on a un peu l’impression d’avoir fait un saut dans le temps lorsqu’on arrive dans ce quartier historique. Son canal rajoute un charme certain et on déambule avec plaisir dans les rues adjacentes à ce dernier.

Nous mangeons dans un petit restaurant indien tenu par un Japonais qui propose un repas excellent dans un environnement très agréable.

Nous montons ensuite sur l’une des petites collines qui jalonnent la ville. Celle-ci se trouve juste au-dessus du quartier de Bikan et on peut y visiter le sanctuaire Achi. 

Nous redescendons dans la ville et nous dirigeons vers le Ivy Square, une sorte de complexe commercial dans lequel des entrepôts de styles différents se côtoient.

Sur le retour vers notre hôtel, beaucoup moins charmant que celui de la veille, nous faisons une brève halte pour voir le jardin Shinkei-en. Nous nous posons sur la “terrasse” dans son bâtiment qui permet de le contempler en toute quiétude, coupé du monde urbain qui l’entoure. Nous assistons également à l’entretien minutieux des jardiniers.

Nous nous éloignons du quartier historique pour aller vers le sud de la ville mais nous faisons assez rapidement demi-tour et revenons vers le Bikan pour profiter de ses illuminations dans la nuit qui tombe. Une autre ambiance s’offre à nous. Le canal s’illumine lentement et les lumières de ces bâtiments anciens rendent le lieu tout à fait unique en son genre. Une belle façon de clore notre visite de Kurashiki.

Après une nuit de repos, nous reprenons le rail pour aller dans la ville d’Okayama qui se trouve juste à l’ouest de Kurashiki. Nous avons décidé de ne pas rester sur place pour la nuit suivante et de retourner directement sur Osaka après avoir visité la ville. Okayama est connue pour son jardin Koraku-en désigné comme l’un des trois plus beaux du Japon (notamment avec le Kenroku-en de Kanazawa que nous avions visité un an auparavant).

C’est donc vers ce jardin que nous nous dirigeons en premier. Il se trouve sur un banc de sable sur le fleuve Asahi. Une dérivation de ce dernier traverse le jardin en plusieurs méandres et un étang avant de se jeter dans une petite chute d’eau. Le Koraku-en a été construit en 1700 et son évolution est très bien documentée à travers de nombreuses peintures. Comme les deux autres “plus beaux jardins” du Japon, il est de style kaiyu, qui sont des jardins à admirer en marchant dans leurs allées et pas en restant assis pour les contempler.

Nous déambulons donc dans ses allées et passons par différentes ambiances, sa colline, son lac, sa chute d’eau, ses différents bâtiments… Le jardin est effectivement superbe et nous nous promenons en toute quiétude en compagnie des rares visiteurs. 

En chemin pour retourner vers la gare, nous passons devant le château d’Okayama. En raison de sa couleur noire, il a le même surnom que le château de Matsumoto : le château du corbeau. Toutefois, son écriture diffère : U-jo pour Okayama et Karasu-jo pour Matsumoto. La tour principale a été détruite en 1945 puis reconstruite en béton en 1966. En revanche les deux tours de guet ont survécu au bombardement et sont à présent désignées bien culturel important.

Nous passons par une shotengai puis une grande allée qui s’articule autour d’un canal, mangeons dans un petit restaurant très agréable avant de reprendre le train pour retourner à Osaka.